1. |
Au RSA
03:02
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Je me réveille ce matin avec l’envie de gerber
J’ai le regard éteint mais j’ai besoin de pleurer
J’suis résigné, je me sens faible et dominé
J’ai comme un boulet à la cheville et j’ai la cornée qui scintille
Il pleut sur la ville comme il pleut sur ma vie
Et moi je reste ici impassible et servile
Ma vie est devenue un drame où tout gout est amer
Quand j’ai vendu mon âme pour un SMIC horaire
J’ai signé un CDD, je me mets au blues
Moi j’étais mieux au RSA, c’était la retraite à 25 ans
Un paradis perdu, oui c’était le bon temps
Du RSA, la douce fraîcheur d’un printemps
Emportée par le vent, tant pis n’en parlons plus
Ne comptez pas sur moi pour faire le deuil de mon temps
J’veux sortir du cercueil où l’on m’enterre vivant
J’veux respirer, je dois être fier et déterminé
Je briserai les maillons de mes chaînes, je retrouverai consistance humaine
J’arrête le fantasme du salaire tous les mois
Je regrette les métastases de l’assistanat
Pourquoi je reste ici si mon corps n’est plus rien
Qu’une enveloppe vide asservie comme un chien
J’ai besoin d’air dans l’enfer quotidien
J’ai commencé hier, je démissionne demain
Moi j’étais mieux au RSA, c’était la retraite à 25 ans
Un paradis perdu, oui c’était le bon temps
Du RSA, la douce fraîcheur d’un printemps
Ramenée par le vent, je ne le quitterai plus
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2. |
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Nous qui sommes en fin de droits, travailleurs pauvres ou au RSA
Commençons pas brûler un Pôle Emploi
Le cancer de l’assistanat ça ronge les nerfs et la maîtrise de soi
Puis nous sortirons la guillotine pour faire couler le sang bleu marine
Ils ne comprendront que la peur
Par une série de décapitations nous instaurerons l’état de terreur
Nous voulons, nous voulons
REFRAIN :
Une révolution bolchévique, quelques exécutions publiques
Le renouvellement des élites passe par leurs têtes au bout d’une pique
Une révolution bolchévique, une épuration politique
Le renouvellement des élites passe par leurs têtes au bout d’une pique
Les révolutions sanguinaires débouchent sur des états totalitaires
Mais ça peut quand même nous soulager
Ça fait toujours du bien au Buisson et au Sapin d’être taillé
Nous ne nous arrêterons pas là, nous étêterons le Parlement et le Sénat
Ils regretteront de s’être tant moqués de nous
Quand les lames inclinées laissées émoussées trancheront leurs cous
Nous voulons, nous voulons
REFRAIN
« Prolétaires du monde entier ! Ensemble nous sommes plus nombreux que tout seul !
Ce soir au crépuscule, ce sera l’heure des loups et des boucliers fracassés lorsque l’âge des Hommes s’effondrera
Allons chercher la classe politique jusque dans leurs lits sales, dans leurs pyjamas sales, bavant sur leurs oreillers dégueulasses, nous les sortirons de là et leur mettrons un cabécou dans le cul et avant nous leur couperons la tête ! »
REFRAIN
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3. |
3615 Code Manu
03:37
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Alors voilà
Manu qui a treize ou quatorze ans attend activement son premier coït
Les yeux fixés sur l’écran, les doigts plus bas eux s’agitent
Schlack schlack schlack entend sa mère depuis sa chambre
Schlack Schlack et un râle s’échappe à peine perceptible
De l’antre de l’adolescence
Manu ne peut plus s’arrêter
Si Manu avait vécu dans les années soixante-dix
On l’aurait vue projectionniste dans un cinéma X
Si Manu avait vécu au temps de la Rome antique
On l’aurait vue aux orgies faisant des mosaïques X
Manu a tout vu, avec des jeunes avec des vieilles, avec toutes sortes de gars
Il y en a même avec des animaux parfois mais non ça, ça l’excite pas
Ce qui lui plaît c’est le côté sale, la bonne baise bien bestiale
Ces corps huilés qui mélangent leur sueur, alors en essayant d’en capturer l’odeur
Manu s’abandonne à ses plaisirs laissés en suspens
Manu ne veut plus s’arrêter
Si Manu avait vécu dans les années quatre-vingt-dix
On l’aurait vue faire du trafic de cassettes X
Si Manu avait vécu au temps des Médicis
La chapelle Sixtine aurait un plafond X
Mais Manu doit prendre garde ou ce sera le choc
S’épanouir dans le hard c’est grandir en baissant son froc
En redoutant demain, les grilles rouillées du collège
Manu s’allonge, se caresse et repart dans ses rêves
Manu ne sait plus s’arrêter
Si Manu avait vécu au temps préhistorique
On aurait vu des peintures rupestres et X
Si Manu avait vécu la guerre de quatorze-dix-huit
On aurait vu des vidéos de propagande X
Si Manu avait vécu au temps de la ségrégation
Elle aurait pris un pseudonyme comme Malcolm sexuel
Mais Manu n’a rien vécu, elle a juste vu, elle a juste vu des films X
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4. |
Mon grand-père
03:03
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S’il te plaît Grand-père parle-moi encore de la guerre
Et de ces incompris qui travaillèrent à Vichy
Les temps devraient être durs même à la kommandantur
Parle-moi du triste destin du maréchal Pétain
Tu aimais ton travail, ta famille, ta patrie
Tu ne t’en sortais pas si mal avec ta carte du parti
Tu me parles d’un contrat de confiance, d’une collaboration saine
La naissance du concept de l’Union Européenne
S’il te plaît Grand-père parle-moi encore des panzers
Des rafles et du marché noir, je veux tous les détails de l’Histoire
Mon Grand-père il est négationniste, il dit que les alliés ont modifiés les archives
Mon Grand-père il est négationniste la Shoa tout ça lui il dit que ça n’existait pas
S’il te plaît Grand-père raconte-moi encore la guerre
Et les avancées dans le transport ferroviaire
Tu dis que tu l’aurais su si on exterminait des gens
Que tu avais déjà à l’époque de vagues notions d’argent
Tu dis que les camps de concentrations c’était pour faire le régime
Qu’il y avait même un grand four pour faire cuire le pain azyme
Tu me parle d’un terrain de tennis, de foot et même de volley-ball
Tu dis qu’on a exagéré la solution finale
S’il te plaît Grand-père parle-moi encore des lugers
Des fusillades, du trafic d’art je veux tous les détails de l’Histoire
Mon Grand-père il est négationniste mais il trouve que Nuit et Brouillard ça reste un bon docu-fiction
Mon Grand-père il est négationniste, la Shoa tout ça lui il dit que ça n’existait pas
S’il te plaît Grand-père parle-moi encore de l’après-guerre
Et de ces faux procès qui se tinrent à Nuremberg
Tu dis que tu trouvais louche les douches et les fours crématoires
Mais que ce sont les vainqueurs qui écrivent l’Histoire
Je savais pas que la gestapo c’était plutôt associatif
Que la vie dans les ghettos ça avait un côté festif
En plus tu me dis qu’Auschwitz était presque un camp de vacances
Qu’on devrait laisser au nazisme une seconde chance
Tu dis que le national-socialisme ça relance l’économie
Ça fait avancer la médecine et les nouvelles technologies
Mon Grand-père il est négationniste et en plus il a plein de copains
Mais mon Grand-père il est né en quarante-six alors la Shoa tout ça finalement il n’en sait trop rien
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5. |
Les mères isolées
03:41
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Toute seule avec un enfant tu n’as jamais le temps de t’occuper de toi
Comment faire pour plaire quand on est une mère qui mène un combat
Moi je les vois comme des proies faciles
Elles se jettent dans les bras du premier beau-père crédible
C’est de l’humanitaire sur une terre brûlée
Des années en jachères il n’y a plus qu’à labourer
Moi mon domaine c’est les mères isolées
Je les emmène dans un rêve avant de les réveiller
J’ai peur de m’attacher je suis sentimental
Allez arrêtes de chialer t’es pas chez ton assistante sociale
Tu ne trouves pas de travail, c’est la fin de ton bail et il ne paie plus sa pension
Lui c’était rien qu’un minable partis comme un sauvage aux premières contractions
Moi je les vois elles sont belles et fragiles et se plaindraient des heures à une oreille attentive
Elles ont le cœur en peine et j’ai le temps d’écouter
Il a semé les graines il n’y a plus qu’à récolter
Moi ma passion c’est les mères isolées en quête de leur jeunesses trop vite oubliés
Tes ambitions ont échouées sur tes ovules
J’espère que t’as compris la leçon et que tu prends ta pilule
T’étais enceinte adolescente, trop jeune et trop confiante
Dans un sombre avenir
Tes parents voulaient l’enlever, le placer en foyer alors tu as dû partir
Moi je me sens comme un pèlerin marginal, un marin qui se donne le temps d’une escale
Je lis la reconnaissance dans leurs yeux fatigués
C’est fou quand on est seule tout ce qu’on peut avaler
Mon obsession c’est les mères isolées j’ai besoin de les entendre pleurer
Quelques heures dans la nuit je leur redonne espoir
Puis je butine ailleurs sur ce vaste terroir
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6. |
Nos escarres
04:04
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C’est à la salle de shoot je crois que l’on s’est rencontrés
Je venais vendre de la poudre et t’avais pas de quoi payer
T’avais déjà vendu en rein moi aussi, on avait des points communs je t’ai dit
J’ai l’hépatite au zénith et tes petits seins me surexcitent
Je te propose des doses gratuites pour du coït récréatif
Je t’inventerai un domaine où les veines ne nécrosent pas
Nous vivrons une vie malsaine qui nous achèvera
Viens ! Partons à l’aventure vers de vastes prés verdoyants
Ce matelas rempli de moisissures sera notre tapis volant
Tu trembles ! Prends cette couverture maculée d’urine et de gale
Si nous voulons prolonger l’aventure les chiens lècheront nos escarres
Les chiens lècheront nos escarres
On cassait la routine à la méta-amphétamine
On mélangeait nos syphilis après un fix d’héroïne
Je faisais chauffer la cuillère quand tu t’es enfin décidée
A larguer ton tuteur et à te faire avorter
Tu t’éclateras la basilique et je baserai de narcotiques
On vivra de squats en cracks une autodestruction cosmique
Nous ne verrons plus la lueur du jour perdus dans la noirceur profane
Je serais ton dealer et tu seras ma pute à came
Viens ! Partons à l’aventure vers de vastes prés verdoyants
Ce matelas rempli de moisissures sera notre tapis volant
Tu trembles ! Prends cette couverture maculée d’urine et de gale
Si nous voulons prolonger l’aventure les chiens lècheront nos escarres
Les chiens lècheront nos escarres
Mais comme une gamine capricieuse qui se lasse vite de ses jouets
Pour arrêter l’intraveineuse t’as décidé de m’abandonner
Tu m’as jeté comme une seringue qui aurait servi que cinq ou six fois
Tu m’as dit que t’étais enceinte je t’ai tabassé une dernière fois
Je me suis retrouvé seul oui mais j’ai fait mon deuil
Je voulais pas te revoir encore moins faire le trottoir
Violente était ma haine mais grande était ma peine
Je ne pouvais plus verser de larmes alors j’ai fait pleurer mes veines
Moi je voulais partir à l’aventure vers de vastes prés verdoyants
Ce matelas rempli de moisissures était notre tapis volant
Je tremble ! Sans cette couverture maculée d’urine et de gale
Moi je voulais prolonger l’aventure et maintenant les chiens lèchent nos escarres
Les chiens lèchent nos escarres
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7. |
Thom Souyeur & les Petits Grégory Toulouse, France
Libres et fougueux, Thom Souyeur et les Petits Grégory proposent une musique iconoclaste et irrévérencieuse basée sur les
grandes questions du monde.
Aucun sujet n’est boudé mais les thèmes de prédilection restent, l’amour (inter-espèce ou intergénérationnel), la religion (la bonne) et l’évasion (fiscale).
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